C'est bon, je suis rentrée dimanche soir avec ma médaille, mon coupe-vent et ma bourriche d'huîtres...
1er marathon, et comme passer de 21 à 42 km me semblait un palier trop important pour le franchir seul, j'ai effectué toute ma préparation avec un habitué, peu avare en bons conseils et qui a la gentillesse de prendre le même départ que moi (chez les féminines et les V2 et +) afin que nous courrions ensemble sur toute la distance. Le matin du 24.11, je n'en menais pas large pour autant...
A l'arrivée à la Rochelle, il fait froid, mais le ciel se dégage peu à peu. Peu d'échauffement, mais mieux vaut garder un peu de force pour la suite.
Sans historique sur un marathon, la couleur de notre dossard nous indique la bonne porte, qui est loin - très loin - du départ. Conséquence, après le coup de pistolet (que je n'ai même pas entendu), près de 2 minutes avant de passer sous l'arche du départ et surtout, impossible de doubler compte tenu de la densité des coureurs. Après 3 km de piétinement, la situation s'éclaircit un peu. Je m'aperçois alors que j'ai faim (malgré la bonne platée de pâtes, la banane et la part de gâteau, ingurgités 3 heures plus tôt comme il se doit). Donc dès le 1er ravitaillement : qq rondelles de banane.
Les 30 premiers km se font un peu en sous régime, j'ai le temps de regarder le paysage et de profiter des courants d'air très frais. A partir du 30ème, mon "coach" me dit qu'on peut accélérer car les forces n'ont pas été entamées. Même si je crains un peu de rencontrer le fameux "mur" dont tout le monde parle, je profite avec plaisir de pouvoir allonger la foulée. Ce fut le moment le plus agréable de la course. Les spectateurs encouragent en citant les prénoms inscrits sur les dossards. C'est motivant.
Nous continuons l'accélération progressive jusqu'au 39ème, mais là, je suis confrontée à une combat interne entre ma tête ("allez, on continue à accélerer") et mes jambes ("désolées, ça ne va pas être possible"). Je cherche l'arche d'arrivée du regard en arrivant dans le port, je ne la vois pas : pour la 1ère fois depuis le départ, je trouve que l'arrivée est loin (il reste presque 1km). Dernier sursaut d'orgueil en arrivant sur le tapis bleu. C'est fait. Michel Dessaint, au micro, nous glisse qq mots sympas et nous pose qq questions (je ne sais pas ce que j'ai raconté), puis je me rue sur les carreaux de chocolat pour rattraper le retard (3 jours à se nourrir presque uniquement de pâtes, c'est long...).
En résumé : 42km et 3h34'21" de bonheur, sans se mettre dans le rouge et sans rencontrer le mur, un temps presque idéal (grand ciel bleu mais température un peu fraîche face au vent), des spectateurs enthousiastes, un bon classement (39ème V1), des huîtres, presque 3 bananes et plusieurs poignées de raisins secs (j'ai mangé à tous les ravitos, j'espère que l'organisation avait prévu assez...). Le résultat aurait peut-être pu être un peu meilleur en forçant un peu plus (quoique), mais aucun regret : le manque d'expérience incite à la prudence, et si pour gagner une minute, il faut en baver 30 km, mon choix est vite fait.