dimanche 5 avril 2009

Ecotrail IDF du 14 mars 2009 par Damien REVAULT

Je ne regrette pas du tout mon inscription à l’Ecotrail, une distance nouvelle pour moi qui m’a permis de découvrir de nouvelles sensations …

Alors que mes 2 derniers marathons me conduisaient à finir lamentablement en marchant et dans la souffrance (avec notamment le mémorable La Baule 2008), j’ai décidé de varier les plaisirs avec une année trail.

Beaucoup de chance dans cette course, tout d’abord pour mon inscription, tirée au sort parmi 250 retardataires, et aussi pour être arrivé au bout de ces 80 km …

J’ai vraiment retrouvé les sensations de mes premiers semi, quand j’ignorais ce que ça donnerait après 10 km, sauf que là c’était un peu plus long.

Départ à 12h sous un temps plutôt clément avec 13 degrés sans soleil, je suis peut-être parti un peu vite avec une première partie assez roulante, j’ai même eu un peu chaud, alors que ce n'était pas forcément le cas à l'entrainement … A moins que ce ne soit mon sac trop chargé avec tous les sandwichs et l’eau que j’avais emporté. Bon, l’eau on était obligé d’avoir 2 litres mini, mais pour la nourriture j’ai misé sur le plaisir des papilles pour pouvoir continuer à manger après plusieurs heures, alors je me suis fait 7 sandwichs de charcuterie et pate à tartiner, un peu lourd et pas seulement pour les épaules …

Le premier ravitaillement à 21 km est arrivé assez vite, je n’avais presque pas utilisé mes réserves juste un sandwich jambon-beurre et un peu d’eau de mon camel back que j’ai fait remplir. Je ne me suis pas attardé, plutôt en forme après ces 1h53 d’échauffement …

J’aurais peut-être mieux fais de m’arrêter un peu plus, ou bien de ralentir un peu plus tôt, ou encore de prévoir autre chose que la charcuterie … bref, les douleurs musculaires sont arrivée assez vite, vers les 3 heures, et le 2 ème ravitaillement ( au 50 ème ) s’est fait attendre, ma réserve d’eau pure de 1l étant épuisée, j’ai du taper dans mes gourdes (eau+sucre).
J’ai donc pris plus de temps pour m’arrêter, mais par contre le buffet ne m’a pas franchement attiré, et mes sandwichs non plus, donc pas de gros repas, pas de fringale non plus ou de signe d’hypoglycémie, je repars donc vers l’inconnu ...

… J’ai commencé à voir quelques abandons, notamment ce type qui me paraissait plutôt bien portant mais complètement écœuré, il ne cherchait qu’une chose, la gare la plus proche, impossible de le motiver pour continuer, ni même pour discuter, il a sauté sur le premier bus qui arrivait, l’air de dire "il faut que je parte à tout pris de cette course !"

A partir de là j’ai réalisé que j’avais encore de la chance, les douleurs n’étaient pas seulement dans les jambes, mais aussi aux épaules, et aux pieds, ratatinés au bout des chaussures dans les descentes … Je n’arrivais pas à déterminer ce qui me gênais le plus, gros avantage, je n’ai donc pas focalisé sur un point précis … la diversification de la douleur, un bon "truc" !

Le 63 ème km fut bien long à terminer, pour arriver au ravitaillement du Haras de Jardy il fallait faire un demi tour de piste … c’est bien long de courir dans un espace vide, au moins dans les sentiers, on ne voit pas ce qui reste à faire …. Très bon ravitaillement néanmoins, ambiance conviviale et nourriture variée, j’ai pris un premier thé, les températures baissant avec la tombée du jour, c’était bien agréable.

Encore 7 km pour aller au prochain ravitaillement, ils étaient bien long ceux là aussi, la représentation que l’on s’en fait à l’entrainement, même après une sortie longue de 3h, c’est que c’est tout fait réalisable/court/facile, mais là j’avais quand même plus de 6 heures de course dans les jambes. Mais bon, c’était l’objectif « libérateur », qui annonçait la descente vers Paris et son sol plat jusqu’à la Tour Eiffel.
Dans ces moment là c’est sympa de pouvoir discuter, et là j’ai eu la chance de courir aux côtés d’un Italien jusqu’au parc de St Cloud, la discussion fut donc assez riche …

Ce dernier ravitaillement dans les hauteur du Parc de St Cloud m’a permis de goûter une bonne soupe de vermicelle et de reprendre du thé. Brassard et lampe frontale de rigueur, la nuit est tombée. Je ne refais pas l’explication : 10 km c’est court mais là c’était long …

Sauf à l’arrivée dans les 50 derniers mètre avant l’ascension de la Tour Eiffel, avec les acclamations de la foule en délire (enfin, après toutes ces heures en forêt ça faisait un peu cette impression), les jambes son revenues, tout d’abord stoppées dans leur élan pour la fouille des sacs à dos (au cas ou un kamikaze se serait tapé 80 bornes …), mais une pointe d’orgueil fait ensuite réaliser qu’il y a peut-être des places à prendre ou à perdre dans ces foutues marche alors c’est partie j’accélère et avale les marches, jusqu’à ce que ce concurrent qui marchait en s’accrochant à la rampe à tout à coup (c’est bizarre) décidé de marcher sur une largeur de 1 mètre, jouant des coude ( et même des genoux sans exagérer), c’en était trop, j’ai finis en marchant.

A l’arrivée, T-shirt, bière et cola, le grand luxe au 1 er étage de la Tour Eiffel, et 5 sandwichs à manger !!

2 jours de fortes courbatures et 12 jours plus tard, je me sens parfaitement motivé pour les crêtes d’Espelette le 4 juillet, ma première participation avec le maillot AMCF, et ensuite la 6000D le 25 juillet, qui doit aussi être assez particulière dans son genre.


Je ne regarderais jamais plus les distances et les chronos de la même façon …

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